Sylvie Diet

Malbouffe : faisons le point diététique et psychologique sur la junk food

Cake, burger, baggles et frites sur fond bleu coloré pour illustrer ce qu'est la malbouffe pour Sylvie Dolhabaratz diététicienne

La malbouffe que nous retrouvons également sous le nom de junk food est un terme couramment utilisé pour décrire les aliments qui ont peu de valeur nutritive et qui sont souvent riches en calories, en sucre, en sel et en graisses saturées. Ces produits se rencontrent principalement sous la forme d’aliments ultra-transformés. Ce mode de consommation est devenu le pilier de l’alimentation quotidienne pour de nombreux français. Bon marché, pratique et goûteuse, la malbouffe offre la solution à la majeure partie des problèmes que croise une famille. Malheureusement, ces aliments, bien que savoureux et toujours commodes, peuvent avoir des conséquences néfastes sur notre santé lorsqu’ils sont consommés en excès.

Dans notre société consumériste où tout est ultra disponible, la consommation de junk food est devenue monnaie courante. Les fast-foods, les snacks sucrés et salés, les boissons sucrées et les plats préparés industriels ont fleuri et font désormais partie intégrante de notre alimentation quotidienne. Cette tendance est particulièrement préoccupante chez les jeunes, qui sont de plus en plus exposés à la publicité pour ces types d’aliments et qui ont souvent un accès facile à la malbouffe.

Comprendre les conséquences de la consommation de malbouffe sur notre santé peut nous aider à prendre des décisions alimentaires plus éclairées et à prévenir l’apparition de maladies liées à l’alimentation. Selon le rapport de la Global Burden of Disease, près d’un décès sur cinq dans le monde serait lié à une alimentation déséquilibrée. Plus précisément, 11 millions de personnes seraient décédées en 2017 à cause d’une mauvaise alimentation, soit plus que le tabac et l’hypertension. Ces chiffres alarmants soulignent l’urgence de s’attaquer à la problématique de la malbouffe.

Les maladies liées à la malbouffe

La malbouffe est directement liée à plusieurs maladies chroniques. Parmi les plus répandues, on trouve le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires et certains types de cancer. Par exemple, une consommation excessive de sucre, fréquente dans la malbouffe, peut conduire à une résistance à l’insuline, précurseur du diabète de type 2. De même, les aliments riches en graisses saturés et en cholestérol, également courants dans la malbouffe, peuvent mener à l’athérosclérose, une maladie cardiovasculaire.

Recherches récentes sur les effets de la malbouffe sur la santé

Les recherches récentes ont permis de mieux comprendre les effets de la malbouffe sur la santé. Une étude menée par R. Nianogo et O. Arah a examiné l’incidence de l’obésité et du diabète de type 2 à différents âges.

L’incidence d’une maladie, c’est quoi ? Il s’agit du nombre de nouveaux cas qui apparaissent dans une population donnée sur une période spécifique.

Dans cette étude, les chercheurs ont constaté que l’incidence de l’obésité tend à augmenter de 10 à 30 % tout au long de la vie. Cela signifie que le nombre de nouveaux cas d’obésité augmente généralement de 10 à 30 % à chaque tranche d’âge. Ils ont également noté deux pics d’incidence de l’obésité : l’un à l’âge de 6 à 12 ans et l’autre à l’âge de 30 à 39 ans. Cela suggère que ces deux périodes de la vie sont particulièrement à risque pour le développement de l’obésité.

De même, l’incidence du diabète de type 2 augmente généralement de moins de 2 % à l’âge de 18 à 24 ans pour atteindre un pic de 25 % à l’âge de 40 à 49 ans. Cela veut dire que le nombre de nouveaux cas de diabète de type 2 croît de manière significative à partir de l’âge de 40 ans !

Ces résultats mettent en évidence l’impact de la malbouffe sur la santé tout au long de la vie et soulignent l’importance de la prévention et de l’éducation en matière de nutrition dès le plus jeune âge.

Empilement de burgers et sandwiches accompagnés de frites pour exprimer ce qu'il y a de pire dans la malbouffe selon Sylvie Dolhabaratz diététicienne

Étude de cas ou exemples pour illustrer ces effets

Pour illustrer les effets de la malbouffe sur la santé, un exemple s’impose : la pandémie de COVID-19. En effet, pendant le confinement, beaucoup d’individus ont modifié leurs habitudes alimentaires et d’exercice physique. Une étude turque a montré que les comportements malsains liés à l’alimentation comme la consommation accrue de malbouffe et le manque d’exercice ont augmenté pendant cette période. Cette combinaison a entraîné une prise de poids chez de nombreuses personnes.

Cette prise de poids n’est pas sans conséquences pour la santé. En effet, l’augmentation du poids corporel est un facteur de risque pour plusieurs maladies, notamment le diabète de type 2. Ainsi, les changements de comportement alimentaire et d’activité physique pendant le confinement ont pu indirectement accroître le risque de diabète chez certains individus.

Cet exemple illustre bien comment la consommation de junk food, combinée à d’autres facteurs de style de vie, peut avoir un impact négatif sur la santé. Il souligne par conséquent l’importance d’une alimentation saine et d’un mode de vie actif pour la prévention des maladies chroniques.

Facteurs socio-économiques et junk food

D’après l’article de LaNutrition.fr, il est clair que la malbouffe a un impact significatif sur la santé des individus, quand bien même leur niveau de salaire tend à augmenter. Malheureusement, une fois les mauvaises habitudes ancrées, il est difficiles de s’y soustraire sans avoir recours à une professionnel de la santé.

A noter aussi que les effets de la malbouffe ne se limitent pas à l’obésité et au diabète, mais s’étendent à une gamme plus large de problèmes de santé, y compris l’hypertension et les maladies cardiaques. Plus surprenant, la junk food peut également aggraver les symptômes de pathologies infectieuses comme le VIH, le paludisme ou la rougeole.

Relation entre la classe socio-économique et la consommation de malbouffe

La consommation de malbouffe ne peut se résumer à la classe socio-économique d’un individu. En effet, même si les personnes à faible revenu sont plus susceptibles de consommer de la malbouffe en raison de son coût inférieur par rapport aux aliments sains, les individus à revenu élevé ne sont pas exempts de cette habitude alimentaire. Pour preuve, l’étude de R. Nianogo et O. Arah montre bien que l’incidence de l’obésité augmente, et ce, indépendamment du statut socio-économique.

Disponibilité et coût de la malbouffe par rapport aux aliments sains

La disponibilité et le coût de la malbouffe par rapport aux aliments sains sont deux facteurs clés qui contribuent à sa consommation élevée. La junk food est généralement plus accessible et moins chère que les aliments sains, ce qui la rend attrayante pour de nombreuses personnes. Cependant, le coût à long terme de la consommation de malbouffe sur la santé peut être beaucoup plus élevé que le coût initial de l’achat d’aliments sains. Ce qui sur le coup peut sembler bon marché et pratique se paie beaucoup plus cher dès que les problèmes de santé apparaissent.

Impact des politiques publiques et de l’industrie alimentaire sur la consommation de malbouffe

Les politiques publiques et l’industrie alimentaire jouent également un rôle important dans la consommation de malbouffe. Par exemple, les politiques agricoles qui favorisent la production de cultures utilisées dans les aliments transformés, comme le maïs et le soja, peuvent rendre ces aliments économiquement plus abordables et plus accessibles. De plus, l’industrie alimentaire met souvent en œuvre des stratégies de marketing agressives pour promouvoir la consommation de malbouffe, en particulier auprès des enfants et des adolescents.

Dans la prochaine section, nous explorerons comment la psychologie influence la consommation de malbouffe.

Plats avec frites, sucreries et malbouffe disposés sur une nappe bleue pour illustrer la junk food d'après Sylvie Dolhabaratz nutritionniste

Malbouffe et psychologie de l’alimentation

Présentation de la manière dont la psychologie influence la consommation de malbouffe

La psychologie joue un rôle crucial dans nos choix alimentaires. Certaines substances contenues dans les aliments peuvent être à l’origine de troubles de l’humeur et d’autres désordres psychologiques. De plus, des études ont montré que notre alimentation peut influencer les hormones et les neurotransmetteurs, ce qui est susceptible d’affecter notre comportement. Au contraire, les aliments faiblement transformés conservent toutes leurs propriétés et fournissent oméga-3, antioxydants, probiotiques, polyphénols, vitamines, minéraux et oligoéléments qui ont des répercussions positives sur notre métabolisme, en diminuant l’agressivité, l’agitation, les sautes d’humeur et la dépression.

Discussion sur l’impact de la publicité et du marketing sur les choix alimentaires

Vous le constatez tous les jours dès que vous allumez la télévision ou ouvrez un magasin : la publicité et le marketing jouent un rôle important dans nos choix alimentaires. Les industriels de l’alimentation l’ont parfaitement compris et ils ne se gênent pas d’utiliser diverses stratégies pour nous inciter à consommer leurs produits, souvent riches en sucre, en graisses saturées et en additifs. Cerise sur le gâteau, les prix sont imbattables ! Malheureusement, ces aliments, bien que délicieux et attrayants, peuvent avoir des effets néfastes sur notre santé mentale et physique. Il est donc important de faire preuve de discernement et de ne pas se laisser influencer par les publicités et le marketing. Ce conseil peut paraître simple de premier abord, pourtant, lorsque vous vous retrouvez bercé à longueur de journée par des messages vous vantant le plaisir et la praticité, l’exercice de résistance psychologique devient tout de suite plus ardu ! Et que dire des images qui se forment dans les esprits de nos chères petites têtes blondes ?

Exploration des habitudes alimentaires et de leur lien avec le stress et d’autres facteurs psychologiques

Nous l’avons vu : nos habitudes alimentaires sont étroitement liées à notre état psychologique. Le stress, l’anxiété et la dépression peuvent nous pousser à consommer de la malbouffe. Et c’est un cercle vicieux qui s’enclenche. En effet, une étude britannique menée par des chercheurs de l’Université College London, a montré qu’une alimentation riche en produits transformés augmente de 58 % le risque de dépression, tandis qu’une alimentation riche en légumes, fruits et VPO non transformés diminue ce risque de 26 %. Une autre étude, française, celle-ci, conduite à partir de la cohorte NutriNet-Santé et publiée dans BMC Medecine, affiche des conclusions similaires : une progression de 10 % de la consommation d’aliments ultra-transformés induit une hausse de 21 % des risques de développer des symptômes dépressifs. Ce constat est sans appel et nous rappelle qu’il est essentiel de prendre soin de notre santé mentale pour adopter de bonnes habitudes alimentaires pour essayer d’intégrer un cercle vertueux.

À noter, cependant, que chaque individu est unique et les généralisations que j’évoque dans cet article peuvent ne pas s’appliquer à tout le monde. Il est donc toujours recommandé de consulter un professionnel de la santé pour des conseils personnalisés sur l’alimentation et la santé mentale.

Pour conclure

Résumé des points clés discutés dans l’article

Dans cet article, nous avons exploré le sujet complexe et multifacette de la malbouffe. Nous avons discuté de la prévalence de la malbouffe dans la société actuelle et de son impact sur la santé, en soulignant les différentes maladies liées à une alimentation malsaine. Nous avons également examiné les facteurs socio-économiques qui influencent la consommation de malbouffe, ainsi que la répercussion de la publicité et du marketing sur nos choix alimentaires. Enfin, nous avons exploré le lien entre la psychologie et l’alimentation, en montrant comment le stress et d’autres facteurs psychologiques peuvent nous pousser à consommer de la malbouffe.

Proposition de solutions pour lutter contre la malbouffe

Face à ces défis, plusieurs solutions peuvent être envisagées pour lutter contre la malbouffe. Tout d’abord, des politiques de santé publique plus strictes peuvent être mises en place pour réguler l’industrie alimentaire et promouvoir une alimentation saine. Par exemple, des taxes sur les aliments malsains, des restrictions sur la publicité pour la malbouffe, ou encore des subventions pour les aliments sains pourraient être envisagées. Ensuite, l’éducation nutritionnelle est essentielle pour aider les individus à faire des choix alimentaires éclairés. Cela pourrait passer par des programmes d’éducation dans les écoles, des campagnes de sensibilisation, ou également des consultations avec des diététiciens subventionnées.

Réflexion sur les implications futures de la recherche sur la malbouffe

Enfin, il est important de continuer à mener des recherches sur la malbouffe et ses effets sur la santé. Les connaissances acquises grâce à ces recherches pourront aider à développer des stratégies plus efficaces pour lutter contre la malbouffe et promouvoir une alimentation saine. De plus, ces recherches pourront également contribuer à une meilleure compréhension des liens entre l’alimentation, la psychologie et la santé, ce qui pourra avoir des implications majeures pour la prévention et le traitement de diverses maladies.

Et pour en savoir plus, je vous propose une documentaire de 2019, diffusé sur Arte.

2 réflexions sur “Malbouffe : faisons le point diététique et psychologique sur la junk food”

  1. verdu patrick

    Bonjour , j’en déduis que je doit être très très perturbé… D’accord avec le couple infernal “psychologie /malbouffe” connait-on des prêtres shoalin ou moines tibétains obèses ???
    Bonne continuation!

    1. Je suis certaine qu’il n’est pas nécessaire de devenir un moine Shaolin pour accorder le couple Psychologie/Alimentation. Tout le monde en est capable avec de la volonté et un peu d’aide 😉

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