Les étals de supermarché fleurissent de produits végétaux de plus en plus variés.
À la manière du brun qui gagne nos paysages d’automne, les variétés s’étoffent pour répondre à une demande toujours plus présente.
En tant que diététicienne nutritionniste, je constate que les patients sont aujourd’hui nombreux à me questionner sur l’origine de ces produits et l’impact de ces derniers sur notre santé.
Je vous propose de faire un tour rapide sur le sujet pour aborder cette fin d’année de manière plus avisée.
Les produits végétaux ne sont pas réservés aux végans, végétaliens ou végétariens
D’après une étude de l’IFOP menée dans le cadre de l’Observatoire des cuisines populaires, seulement 4 % des Français déclarent être végétariens et 3 % végétaliens.
Comment expliquer la démultiplication des produits végétaux de la part des industriels avec une cible marketing si modeste ?
La réponse est simple et se résume en trois mots : prise de conscience.
Aujourd’hui, nous constatons que les tendances en matière de consommation sont de plus en plus motivées par les enjeux environnementaux.
Nous savons par exemple que l’élevage est responsable de 14,5 % des émissions de gaz à effet (source : IFOP — Étude de l’Institute for Climate Economics de 2019) et cette transparence de l’information trouve un écho direct dans notre manière de consommer.
De manière générale, nous voulons consommer moins, mais mieux !
Et cette disposition s’incarne en un mot : le flexitarisme.
Ce terme qui a intégré nos dictionnaires en 2018 définit un flexitarien comme une personne omnivore qui a fortement réduit sa consommation de viande pour des raisons non économiques sans pour autant être devenu végétarien.
Et quoi de mieux que les produits végétaux pour répondre à ce nouveau courant de consommation ?
Une récente étude de l’IFOP indique que 40 % des personnes sondées affirment être prêts à consommer moins de viande, mais mieux, en se dirigeant vers le bio, les viandes issues d’élevages responsables et de fermes locales.
Cette mutation aux antipodes des habitudes de consommation d’après-guerre, repose donc sur trois piliers qui tiennent plus ou moins de place selon les individus :
- l’impact environnemental ;
- la diminution de la maltraitance animale ;
- l’amélioration de la qualité nutritionnelle de leur alimentation.
Mais sommes-nous certains que ces produits végétaux respectent notre équilibre alimentaire ?
Des produits végétaux oui, mais ultra-transformés
En 2020, la CLCV (Consommation, Logement, Cadre de Vie), association de défense des consommateurs et des usagers, a mené une étude sur la qualité des produits végétariens.
Les résultats montrent que les produits végétariens contiennent en moyenne 39 % d’ingrédients d’origine végétale. Le reste est essentiellement composé d’eau, de matières grasses et d’additifs.
À noter que les galettes végétales sont les mieux pourvues en ingrédients nourrissants (53 %), tandis que les produits panés et les imitations de viandes sont les moins riches avec respectivement 34 % et 30 % d’ingrédients d’origine végétale.
De manière plus générale, nous pouvons donc en conclure que les galettes végétales ont un profil nutritionnel plus intéressant que les steaks végétaux et les produits panés.
Parmi les points positifs qu’il est essentiel de retenir de cette étude, les produits végétaux contiennent en moyenne un seul additif, parfois deux, ce qui est très peu par rapport aux standards des autres produits alimentaires industriels.
Nous pourrions ainsi considérer que les produits végétaux sont tout ce qu’il y a de meilleur pour la santé….
Comme vous pouvez vous en douter, la réponse est non.
Car, il y a un facteur qu’il est important de prendre en compte : le niveau de transformation des aliments.
Pour nous aider à mieux appréhender la nature des aliments que nous mettons dans notre chariot, la classification NOVA, née en 2010, assigne un groupe aux produits alimentaires en fonction de leur degré de transformation :
- Groupe 1 — Aliments non transformés ou transformés minimalement
- Groupe 2 — Ingrédients culinaires transformés
- Groupe 3 — Aliments transformés
- Groupe 4 — Produits alimentaires et boissons ultra-transformés
Or, la plupart des produits végétaux que vous retrouvez dans les rayons des supermarchés ont subi une transformation poussée pour en faire des aliments propres à la consommation, appétant et goûteux.
De nouvelles recherches de l’INSERM, de l’INRA et de l’Université de Paris 13 (EREN) ont mis en avant une corrélation entre la consommation d’aliments ultra-transformés et un risque accru de développer un cancer.
Aussi, bien qu’il ne soit pas utile de bannir définitivement les recettes végétales de votre liste de course, il demeure important de bien lire les étiquettes alimentaires et de privilégier les légumes bruts pour vous assurer de profiter pleinement des vitamines et minéraux qu’ils ont à offrir.
Et n’oubliez pas que certaines applications comme Open Food Facts sont à votre disposition pour vous renseigner sur la composition des aliments que vous achetez.
Je vous invite d’ailleurs à prendre connaissance de mon article dédié aux applications dédiées à la nutrition si cela n’est pas déjà fait 😉